Concours d'animaux de boucherie Plus de 500 animaux haut de gamme pour la fête de la viande de Rethel

Avec cette année, 505 animaux inscrits issus de neuf races différentes, le concours ardennais n’a cessé de monter en puissance. « Nous avons commencé avec 150 animaux apportés par 26 éleveurs », se souvient Jean-Pierre Brouillon, président de l’association Elvea 08, organisatrice de l’événement. « Dix ans plus tard, on compte 100 éleveurs de plus », souligne-t-il avec fierté. Des éleveurs venus présenter leurs meilleurs animaux avec l’objectif de les valoriser au meilleur prix, mais aussi faire la promotion de la viande de qualité auprès du grand public.

« Notre travail doit être récompensé par le soutien des consommateurs », déclare Jean-Pierre Brouillon. « Le temps où on ne regardait que le prix le plus bas doit se terminer et il faut enfin valoriser les efforts de nos éleveurs français. Il faut revenir à une consommation locale. La restauration collective est encore consommatrice à plus de 60 % de viande d'importation, regrette-t-il. La production française reste inférieure à la consommation de notre pays. Il devrait y avoir des moyens de rééquilibrer le marché ».

La qualité au rendez-vous

Inciter les consommateurs à se tourner vers la qualité ; nul doute que le niveau d’excellence présenté au concours de Rethel y contribuera. Blanc Bleu, Aubrac, Blonde d’Aquitaine, Charolaise, Limousine, Parthenaise, Rouge des Prés, les plus belles races à viande étaient là. « Mon objectif est de faire des bovins d’exception », confie Charles Verriest, éleveur à Château Thierry dans l’Aisne. Fidèle apporteur du concours de Rethel, il a vu l’une de ces vaches être achetée lors de la vente aux enchères par les gérants du Carrefour City de Tinqueux, dans la Marne.  « Ce sont des clients que je sers tout au long de l’année. Je suis content de voir que les GMS jouent de plus en plus le jeu des circuits courts. C’est la preuve que l’on peut proposer de la viande de qualité tout en ayant des prix compétitifs ».

Des acheteurs, pour qui l’acquisition d’un animal primé reste un formidable outil de promotion.

Une parthenaise grande championne

Habitués à voir les prix atteindre des sommets, ceux observés cette année marquent le pas. Un nombre d’acheteurs moindre que les années précédentes peut expliquer ce recul. A l’image des prix de la vente aux enchères. Si la grande Championne avait atteint les 19 euros l’an dernier, le meilleur animal du concours 2016 est parti pour 11,20 euros/kg. Cette parthenaise issue de l’élevage de la famille Vadez, la SCEA de la Ferme du Château, à Thugny-Trugny, à 5 km seulement de Rethel, a pourtant des qualités exceptionnelles, dont une finesse remarquable. « Ce titre de grande championne est la preuve que l’on fait notre travail correctement, la récompense de nos efforts, souligne Nicolas Vadez. Naisseurs-engraisseurs, nous sommes spécialisés dans le haut de gamme en race parthenaise et blanc bleu croisé. On privilégie les circuits courts, nos animaux sont abattus à Rethel avant de partir chez des bouchers de la région. »

Cette fois, ce sont d’autres consommateurs que les champardennais qui pourront déguster la viande de la famille Vadez, puisque leur grande championne a été achetée par la maison Mellier à Eu, en Seine-Maritime. « J’avais déjà acheté le premier prix de l’an dernier, explique Joël Mellier, qui n’a pas hésité cette année encore à faire plus de 300 kilomètres pour venir à Rethel. Je viens chaque année avec beaucoup de plaisir. J’apprécie tout particulièrement le contact avec les éleveurs, la passion qu’ils transmettent ». C’est ça aussi la fête de la viande de Rethel.